Près d’un foyer français sur deux a au moins un animal de compagnie. Cela n’est pas très étonnant quand on connaît les bienfaits des animaux domestiques sur la santé et le bien-être des humains. Pour beaucoup de personnes qui s’engagent dans une relation sérieuse, l’adoption d’un animal est par ailleurs une étape marquante dans le couple, au même titre que les fiançailles, le mariage ou encore l’arrivée d’un enfant. Mais quels effets cette adoption peut-elle avoir sur un couple ? Le fait d’adopter un chien, un chat ou un NAC peut-il souder ou au contraire briser les liens au sein d’une relation amoureuse ? Et surtout, comment s’assurer que les animaux de compagnie ne deviennent pas un frein à l’entente entre les amoureux et un tue-l’amour ? On vous dit tout.
L’animal, un moyen de souder les couples !
Un bon moyen de se lier avec d’autres célibataires
Dans les 101 Dalmatiens, Anita et Roger se rencontrent grâce à leurs animaux de compagnie. Néanmoins, la réalité dépasse la fiction si l’on en croit une enquête de 2021 par le magazine Yummypets qui révélait que 45 % des personnes sondées expliquaient qu’il était plus facile d’aborder quelqu’un avec un animal domestique et 36 % s’estimaient plus attirés par les partenaires potentiels qui en avaient eux aussi. En mai 2022, un sondage IFOP comptabilisait quant à lui 23 % des personnes ayant utilisé leur animal pour séduire et 8 % qui estimaient que cela avait été déterminant dans la naissance de leur couple.
Selon Sébastien Garnero, psychologue et sexologue relayé par Santé Magazine : Les animaux peuvent en effet « favoriser une interaction qui passe par un autre registre que la séduction directe ». Et surtout, près de 80 % des sondés par Yummypets ne pourraient pas être avec quelqu’un qui n’aime pas les animaux et 70 % pourraient tout à fait quitter leur moitié en cas de mésentente avec l’animal. L’amour des animaux est donc un facteur clé pour rapprocher deux personnes.
Adopter un animal : un projet important à deux
Le fait de prendre la décision d’adopter un animal et de faire toutes les démarches ensemble (le choisir, le chercher, etc.) peut cimenter le couple et l’unir sur ce projet commun. C’est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit d’un couple sans enfant qui choisit son futur animal. Chaque parti s’investit dans ce projet, ce qui renforce les liens et l’entente. Si l’animal est déjà présent, le fait de se faire sa place et de la trouver peut aussi revêtir une importance cruciale pour les deux partenaires.
Attention néanmoins, car avoir des animaux domestiques peut aussi causer de fortes tensions au sein du couple.
L’animal peut aussi causer une mésentente dans le couple !
La répartition des tâches n’est pas toujours égale
S’organiser pour les promenades, vider et nettoyer la litière, remplir les gamelles, gérer les taches d’urine… Comme le montrait le sondage IFOP mentionné précédemment, 31% des Français en couple avec un animal de compagnie ont connu des querelles à cause de ces tâches et 81% des femmes ont mentionné en faire plus que leur conjoint, ce qui s’ajoute à leur charge mentale et peut causer de la discorde au sein du couple. Parfois, à cette répartition des tâches inégale s’ajoute aussi un manque de communication problématique pour le couple et qui peut en outre faire que le chien ou le chat sera par exemple nourri deux fois de suite.
Les désaccords sur l’éducation, un problème épineux dans le couple
Si les frictions sur l’éducation des enfants peuvent déjà occasionner des malaises, celle des animaux peut aussi donner lieu à des brouilles. Accès au canapé, droit de dormir dans le lit, laisser quémander à table, sauter sur les gens… Il n’est en effet pas toujours facile de s’accorder sur les règles de la maison et le dressage du compagnon à quatre pattes, si bien que cela peut donner lieu à des contradictions que le chat ou le chien ne comprendra pas (ce qui peut complexifier son apprivoisement) et qui nuiront aussi à l’entente du couple. Chacun doit donc pouvoir formuler ses attentes et faire des concessions pour trouver un terrain d’entente et assurer ainsi l’équilibre de l’animal.
Des problèmes de jalousie et de surinvestissement
Le sondage de Yummupets révèle que 27 % des personnes font passer leur animal avant leur conjoint, un surinvestissement notamment important chez les célibataires qui peuvent ressentir un manque affectif, alors comblé par l’animal. Toutefois, une fois en couple, un surinvestissement peut faire que le toutou ou le minet sera perçu comme un rival et recevra donc la jalousie du compagnon ou de la compagne lésé(e)/exclu(e). D’ailleurs, 35 % des sondés s’accordent à dire que l’animal peut parfois empiéter sur leur vie sentimentale et 29 % déplorent qu’il soit présent… pendant les moments intimes. Cela peut aussi donner lieu à des problèmes comportementaux chez l’animal qui peut témoigner de la jalousie ou de l’agressivité envers le nouvel arrivant.
Des risques méconnus pour la santé
Selon l’Institut national du sommeil et de la vigilance, trois fois sur dix, dormir avec son animal occasionne une gêne du sommeil. La présence du chat ou du chien dans le lit peut aussi favoriser la contraction d’infection et de parasites (bactéries pathogènes, tiques, puces, etc.) au cours de la nuit. Il y a aussi des risques de morsures nocturnes en cas de réveil brusque. Enfin, chez la femme, le fait de dormir avec un chien mâle peut favoriser l’allergie au sperme.
Quelles solutions pour bien vivre en couple avec un animal
Renouer le dialogue et réserver du temps pour son couple
Votre couple a des besoins tout comme votre petit compagnon à poils. Aussi, prenez le temps de discuter pour éviter les disputes et trouver des solutions qui conviendront à tous afin de faciliter la cohabitation au quotidien. Assurez-vous aussi de réserver des moments dédiés uniquement à votre couple et d’autres à votre animal pour assurer un équilibre et ne laisser personne de côté. Chacun pourra ainsi trouver sa place en un juste milieu, et profiter de temps à deux et avec l’animal.
Garder des espaces pour votre couple
La présence de l’animal est en effet souvent vécue comme une gêne lors des ébats sexuels et une entrave au désir. Si votre animal affecte votre vie sexuelle ou votre libido, aménagez des espaces sacralisés et protégés, notamment le lit, voire la chambre à coucher entière si nécessaire. Vous n’imagineriez en effet pas faire l’amour avec un enfant dans les parages, alors pourquoi un animal serait-il plus acceptable ? Cela peut par ailleurs aussi concerner la douche ou les toilettes si vous en ressentez le besoin. En bref, déterminez ensemble des espaces inaccessibles pour l’animal et respectez votre partenaire s’il ne souhaite pas partager son espace intime avec votre animal.
Méfiez-vous de l’anthropomorphisme
L’anthropomorphisme, c’est quand on attribue aux animaux des sentiments humains. Or, si les animaux sont des êtres sensibles, aimants et intelligents, cela n’efface pas pour autant son besoin de socialisation avec d’autres animaux et le fait qu’il ne faut pas l’humaniser. L’animal reste un être à part entière avec ses propres besoins et son mode de fonctionnement cruciaux pour son épanouissement. Si vous ressentez de la jalousie vis-à-vis de l’animal, demandez-vous avant tout d’où vient ce sentiment. Peur de la rivalité, besoin de reconnaissance, écho à une situation familiale ou amoureuse passée… Dans tous les cas, rien n’est voulu consciemment par l’animal.
Que se passe-t-il pour l’animal en cas de séparation du couple ?
Parfois, une garde partagée peut s’organiser si la relation entre les anciens amants. Cependant, une garde exclusive est généralement à décider si cela n’est pas possible. Au regard de la loi, le contrat de mariage fixe les dispositions liées à la propriété de l’animal. Sans contrat, le chien ou le chat adopté avant un mariage reste la propriété de l’époux qui l’a acheté ou adopté. Si cela a été fait, pendant le mariage par les deux, ce sera le juge qui tranchera en cas de difficultés à trouver un commun accord. Pour les couples en union libre, les négociations peuvent être plus difficiles. Il faudra alors réfléchir au bien-être de l’animal et des deux partis (en cas de déménagement dans un petit appartement, de difficultés d’éducation ou pour s’en occuper, etc.).
